Télétravail et intensification du travail
Quand deux organisations négligent le rôle des outils du télétravail dans les régulations sociales
Résumé
Au moment du premier confinement de mars 2020, le télétravail s’est développé avec ampleur, rapidité et impréparation. L’étude de son déploiement à grande échelle a d’abord remis en cause les règles d’usage habituelles pour laisser une grande place à l’autonomie des acteurs. Au travers d’un certain opportunisme, nous avons alors engagé une recherche dont le fil rouge tient à la question suivante : comment se mettent en place les régulations du télétravail à partir de mars 2020 ? Une méthodologie qualitative, fondée sur des entretiens semi-directifs conduits dans deux organisations, a permis de recueillir des données à partir des premières semaines du confinement. Notre méthodologie s’est adaptée aux circonstances sanitaires puisque nous avons renouvelé ces entretiens à deux reprises, pour aboutir à trois phases d’enquête constituant une approche longitudinale. Au terme de la recherche, nous mettons en évidence la mise en place d’un processus de régulation, laissant peu de place à la discussion au-delà d’un niveau local. Cette faible institutionnalisation de la discussion aboutit à un renforcement de l’intensification du travail et à une fatigue généralisée des acteurs. Alors que le télétravail s’installe durablement dans les pratiques, cette recherche plaide pour la mise en discussion de l’usage des outils du télétravail, à la fois dans l’intérêt de la qualité de vie au travail et dans celui de la fluidité des fonctionnements organisationnels. L’originalité de cette recherche tient à son approche longitudinale, à ses contributions théoriques, notamment celles entourant le manque de prise en compte de la discussion dans le processus de régulation dans le cas du télétravail, et à ses implications managériales, visant précisément à ouvrir la discussion sur les usages des outils du télétravail.
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